• Post category:Actualités
Des colonies de chenilles processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa) et du chêne (Thaumetopoea processionea) sont observées en Île-de-France. Redoutables et nuisibles, ces insectes représentent un risque de santé publique sur l’ensemble du territoire, y compris à Montfort l’Amaury.

Comment les reconnaître ?

Les chenilles processionnaires du pin et du chêne sont assez semblables, mais quelques différences clés peuvent vous permettre de les différencier :

L’apparence

Les chenilles processionnaires du pin ont une couleur gris-bleuâtre avec des taches orangées sur le dos, tandis que les chenilles processionnaires du chêne sont brun clair à brun foncé avec des poils plus longs et plus denses.

Chenilles processionnaires du pin
Chenilles processionnaires du chêne

 Le cycle de vie

Les chenilles processionnaires du pin et du chêne ont un cycle de vie similaire qui se déroule en trois phases successives : 

  • La phase larvaire, composée de plusieurs stades de développement (cinq stades pour les chenilles processionnaires du pin, de L1 à L5 et six stades pour les chenilles processionnaires du chêne, de L1 à L6).
  • La phase nymphale, qui correspond à la transformation des chenilles en chrysalides. 
  • La phase adulte, caractérisée par les papillons. 

Le cycle de la processionnaire du pin

  • Ponte : L’éclosion survient 30 à 40 jours plus tard. Dès l’éclosion, les chenilles tissent un réseau de soie constituant leur nid. Ainsi, elles s’alimentent d’aiguilles la nuit, toujours en procession et toujours sur le même arbre.
  • Chenilles : La phase larvaire comprend cinq stades de chenilles bien différenciés. Les chenilles de stade L5 se mettent en procession de nymphose, de février à mai. Cette procession peut durer plusieurs jours pendant lesquels les chenilles cherchent l’endroit adéquat où s’enfouir.
  • Chrysalides : Une fois enterrées, les chenilles se transforment en chrysalides et entrent en diapause. Cette phase souterraine peut durer de quelques semaines à plusieurs mois, voire même deux à trois ans suivant les conditions climatiques.
  • Papillons : Les papillons émergent du sol de mi-avril à octobre suivant les climats. Les femelles émettent une phéromone sexuelle dans le but d’attirer les mâles vers elles pour l’accouplement. Elles pondent ensuite environ 200 œufs autour de deux aiguilles de pin.
Le cycle biologique de la processionnaire du pin

Le cycle de la processionnaire du chêne

  • Ponte : Les pontes passent l’hiver sous forme de plaques de couleur grise très résistantes aux intempéries. L’éclosion ne se produira que quelques jours avant le débourrement des chênes, vers mi-avril.
  • Chenilles : Les jeunes chenilles de stade L1, à peine écloses, se regroupent au niveau des bourgeons pour s’alimenter. Le développement des chenilles s’échelonne entre mi-avril et fin juin, et passe par six stades larvaires successifs. Les chenilles de stades L1 à L3 sont très mobiles et se déplacent en procession dans l’arbre pour se nourrir. Les chenilles de stades L4 à L6 sont beaucoup moins mobiles et se regroupent en colonies, formant de gros amas de soies et de chenilles sur les charpentières et les troncs des chênes.
  • Chrysalides : Les chenilles de stade L6 se transforment ensuite en chrysalides début juillet, avant métamorphose et envol des papillons vers mi-juillet.
  • Papillons : La phase adulte est caractérisée par de petits papillons de nuit discrets de 30 mm d’envergure, qui émergent durant l’été de mi-juillet à fin août. La femelle dépose une ponte unique contenant une centaine d’œufs sur des rameaux de chêne.
Le cycle biologique de la processionnaire du chêne

Les nids

Les nids des chenilles processionnaires du pin sont généralement situés au bout des branches, exposés au sud tandis que les nids des chenilles processionnaires du chêne sont situés dans les fissures de l’écorce ou entre les feuilles.

Nid sur pin
Nid sur chêne

Quels dangers représentent-elles ?

Les chenilles processionnaires du pin et du chêne sont connues pour être très urticantes. Elles peuvent être dangereuses tout au long de l’année, car les poils peuvent rester dans l’environnement pendant plusieurs mois. La prolifération des colonies représente un danger pour :

Les humains

Les poils de ces chenilles contiennent une toxine qui peut provoquer de graves réactions allergiques chez les personnes sensibles, telles que des éruptions cutanées, des démangeaisons, des irritations des yeux et des voies respiratoires, voire des chocs anaphylactiques dans les cas les plus graves. Lorsqu’elles se sentent menacées, les chenilles sont capables de projeter leurs poils en l’air. Ceux-ci, en forme de harpons, sont très urticants et allergisants.

Les animaux

Les animaux domestiques peuvent également être affectés s’ils entrent en contact avec ces chenilles ou s’ils mangent des chenilles ou des nids. Ils peuvent présenter des symptômes tels que des vomissements, des diarrhées, des problèmes respiratoires et des saignements de la langue.

Les arbres

Enfin, les chenilles ne provoquent pas directement la mort des arbres, mais les affaiblissent ce qui les rend vulnérables à d’autres prédateurs ou maladies.

Risques pour les humains et les animaux
Risques pour les arbres

Comment éradiquer les colonies ?

Il est important que chacun, la commune, comme les particuliers, prenne des mesures pour lutter efficacement contre la prolifération des chenilles processionnaires du pin et du chêne.

Les actions engagées par la Ville

M. le Maire dispose de pouvoirs de police destinés à assurer la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. À ce titre, lorsque des chenilles menacent ainsi la salubrité des administrés en se trouvant dans un parc ou sur le domaine public, la Ville engage des moyens d’action adaptés pour lutter contre ces nuisibles :

  • Lutte mécanique : pose et entretien d’éco-pièges sur l’ensemble des pins du territoire communal, notamment sur la Promenade des tours.
  • Lutte biologique : traitements préventifs contre les chenilles processionnaires du chêne durant le printemps et du pin à l’automne.

La Ville, afin de limiter la prolifération des chenilles processionnaires sur la commune, a publié un arrêté du Maire le 24 avril 2023. Il rappelle les mesures à prendre pour maintenir la santé publique sur l’ensemble du territoire.

Les mesures pour les particuliers

Les propriétaires et locataires relevant la présence de chenilles processionnaires du pin et/ou du chêne dans leurs végétations doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour les éradiquer. Des moyens d’actions sont préconisés, selon l’espèce et la saison :

Chenilles processionnaires
du pin

SAISON

Chenilles processionnaires
du chêne

Lutte mécanique (de l’hiver jusqu’au printemps, avant que les chenilles ne descendent le long du tronc en procession, pour aller s’enfouir dans le sol) : consiste à couper les branches porteuses de pontes ou de nids, puis à les brûler. Cette méthode doit être effectuée avec précaution pour éviter la dispersion des poils urticants.PrintempsLutte biologique (entre mi-avril et mi-juin) : il s’agit d’un traitement annuel préventif par pulvérisation à base de Bacillus thurengiensis, bactérie pathogène spécifique des chenilles, non toxique, utilisable en agriculture biologique. Cette action conduit à l’arrêt de l’alimentation des chenilles et à leur mort.
Piégeage par confusion sexuelle (dès juin, pendant le vol des adultes) : consiste à attirer les papillons mâles par des phéromones sexuelles de synthèse. Les papillons sont capturés dans le piège ou sur des plaques de glu.ÉtéPiégeage par confusion sexuelle (dès juillet, pendant le vol des adultes) : consiste à attirer les papillons mâles par des phéromones sexuelles de synthèse. Les papillons sont capturés dans le piège ou sur des plaques de glu.
Lutte biologique (entre mi-septembre et mi-novembre) : il s’agit d’un traitement annuel préventif par pulvérisation à base de Bacillus thurengiensis, bactérie pathogène spécifique des chenilles, non toxique, utilisable en agriculture biologique. Cette action conduit à l’arrêt de l’alimentation des chenilles et à leur mort.Automne 

Lutte mécanique (de l’hiver jusqu’au printemps, avant que les chenilles ne descendent le long du tronc en procession, pour aller s’enfouir dans le sol) : consiste à couper les branches porteuses de pontes ou de nids, puis à les brûler. Cette méthode doit être effectuée avec précaution pour éviter la dispersion des poils urticants.

Piégeage mécanique (en février) : consiste à intercepter les chenilles dans un éco-piège, lors de leur descente de l’arbre. Il s’agit d’un anneau en plastique qui se fixe autour du tronc et collecte les chenilles dans un sac hermétique contenant de la terre. Ensuite, attendre que les chenilles se transforment en chrysalides pour les trier de la terre et les brûler.

Hiver 
Calendrier des actions

Afin d’éviter tout risque pour la santé et la sécurité lors de l’élimination des colonies, il est fortement recommandé de faire appel à des professionnels formés et équipés.

D’autre part, certains prédateurs naturels, tels que les oiseaux, les chauves-souris et les lézards, peuvent se nourrir des chenilles processionnaires. Encourager la présence de ces prédateurs, avec notamment la pose de nichoirs à mésanges, peut aider à réduire la population de chenilles.


Pour en savoir plus…

Sources

Photos et illustrations ©INRAE et ©Observatoire des chenilles processionnaires – FREDON France